« Jeudis du SPAN-CGT » avec les personnels des restaurants : il faut recruter sous statut et reconnaître l’excellence des personnels !

Tous les jeudis midis jusqu’à la mi-avril, l’ensemble des personnels de l’Assemblée seront invités par le SPAN-CGT à venir s’exprimer sur la manière dont ils perçoivent la réforme en cours, à s’informer sur leurs droits et sur la situation, à faire remonter les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Afin d’être au plus près des problématiques concrètes qui se posent, nous avons choisi de tenir ces réunions en principe par catégorie de personnel, parfois par service ou statut. Notre but : préciser nos revendications et faire entendre la voix des personnels dans une réforme définie par le haut.

Cette seconde réunion des « jeudis du SPAN-CGT » a été consacrée à la situation des fonctionnaires des restaurants. Son but était de discuter des possibles conséquences de la réforme dans un service dont la place au sein de l’Assemblée est très spécifique.

Il a été relevé que les restaurants pourraient être parmi les premiers services concernés par une externalisation. La première raison réside dans le manque de considération pour les métiers de la restauration : pour nos autorités décisionnaires, ces métiers ne seraient pas qualifiés et pourraient donc être exercés par n’importe qui à moindre coût, ce qui rendrait évidente la solution de l’externalisation. La seconde est que la logique de contournement du statut est déjà à l’œuvre : tandis que le recours à des personnels contractuels et à des apprentis est déjà un mode de gestion largement banalisé des effectifs et que plusieurs points de restauration sont déjà gérés par des prestataires extérieurs, aucun concours n’est organisé malgré une moyenne d’âge des fonctionnaires élevée.

Le renforcement des logiques en cours aurait pour conséquence une dégradation de la qualité du service, car les métiers de la restauration sont, contrairement à l’image fréquemment véhiculée, des métiers hautement qualifiés. Il est ainsi notoire que la qualité des plats servis au Petit Hôtel et à la buvette des journalistes est désormais extrêmement médiocre, ce qui ne fait pas de l’externalisation un modèle évident à transposer pour les restaurants parlementaires et administratifs. En outre, le niveau de rémunération des contractuels dans un secteur en forte tension à Paris réduit l’attrait de notre institution pour les personnels les plus qualifiés. Enfin, le recrutement par concours est garant d’un niveau élevé de qualification qui permet notamment aux personnels d’être polyvalents tout au long de leur carrière.

Le renforcement des logiques en cours conduirait en outre à un renforcement des inégalités. Rémunérer différemment des personnels auxquels on confie des tâches équivalentes n’est pas juste et a des effets délétères sur la qualité des relations de travail. Dans un domaine où les interdépendances sont extrêmement fortes, une mauvaise qualité des relations de travail est, en plus d’être injuste, totalement contreproductive et inefficace.

La situation des apprentis a été longuement évoquée. Il a été souligné l’excellence technique des jeunes qui ont effectué leur apprentissage à l’Assemblée, et en même temps le grand décalage qui existe entre les conditions d’exercice de la profession à l’Assemblée et dans le reste du secteur. Il a été relevé que les plus jeunes des apprentis gagneraient sans doute à ne pas être mis sur des postes en raison de leur jeune âge et du moment trop précoce de cette situation dans leur formation. Il a été souligné l’intérêt de la démarche d’apprentissage et la contradiction qu’il y a d’un côté à valoriser l’excellence de l’apprentissage à l’Assemblée et de l’autre à casser le statut qui la permet.

Dans le contexte de la réforme, deux grands axes revendicatifs sont ressortis :

reconnaître la compétence des personnels, qui se sentent très largement déconsidérés ;

reprendre les recrutements sous statut pour garantir le maintien d’une filière d’excellence à l’Assemblée et mettre un terme à des disparités contreproductives et injustes.

Il a été vu comme une évidence que l’unité syndicale est souhaitable, et qu’elle devrait donc être envisagée.

Les « jeudis du SPAN-CGT » continuent :

Prochaine réunion le jeudi 8 mars au salon Mars 3 de 12 heures 30 à 14 heures à avec les assistants de direction et de gestion.

 

                                   Calendrier des réunions

Date Lieu Catégorie
22 février 1er bureau Agents
1er mars 1er bureau Restaurants
8 mars Salon Mars 3 Assistants de direction et de gestion
15 mars Salon Mars 3 Gardiens surveillants
22 mars 4ème bureau Ouvriers professionnels
29 mars 1er bureau Contractuels de tous les services *
5 avril 4ème bureau Informaticiens
12 avril 4ème bureau Administrateurs-adjoints
19 avril 1er bureau Administrateurs

Rédacteurs des comptes rendus

* Nb. 15 h à 17 h au restaurant du 7ème pour les contractuels AGRAN.